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Polynesia

La trilogie de Jean-Pierre Bonnefoy

Dans 3000 ans

Retour à la page 51e SIÈCLE AngKor et les Vaisseaux-Lumière

Un vaisseau-lumière standard en 5026

Les 150 milliards d’êtres humains du 51ième siècle vivent dans des vaisseaux quasi planétaires ayant essaimé dans le bras galactique. Chacun de ces vaisseaux est plus familièrement appelé vaisseau-lumière en raison de l’émission photonique de gigantesques propulseurs qui lui donne une apparence stellaire. Il existe environ 26000 vaisseaux-lumière connus dans la Galaxie au 51ième siècle. Long de cinq cents kilomètres et d’un diamètre de cent cinquante, le modèle standard est constitué de deux cylindres accolés de deux cent cinquante kilomètres de long chacun, le vaisseau-machine et le vaisseau-monde, tournant en sens inverse autour du même axe pour créer une gravité égale à celle de la pesanteur de l’ancienne Terre.

Le vaisseau-machine comporte les systèmes propulseurs émetteurs de lumière et les immenses réservoirs dans lesquels on stocke l’énergie du vide quantique. Il comprend aussi tous les systèmes autoréplicateurs : ceux capables de répliquer la totalité du vaisseau, comme ceux générant tous les objets, quels qu’ils soient, nécessaires à la gestion du vaisseau-monde. Le vaisseau-machine est entièrement contrôlé par des escadres de systèmes intelligents autonomes, des iA.

Le vaisseau-monde est lui-même divisé en deux parties longitudinales. Une demi-coque dont l’intérieur représente une surface habitable légèrement incurvée supérieure à quarante mille kilomètres carrés et une autre demi-coque, qui lui fait face, celle-ci épousant parfaitement la surface intérieure du vaisseau et reconstituant un ciel virtuel avec nuages et soleil, imposant un rythme journalier de trente-six heures. Cette partie comporte également un ensemble de systèmes permettant le fonctionnement automatique de l’atmosphère du vaisseau-monde, mais l’essentiel de la gestion est fait par le vaisseau-machine.

La première demi-coque du vaisseau-monde s’approche de la moitié longitudinale et concave d’un cylindre parfait. C’est la partie habitée, sensiblement adaptée à l’intérieur du cylindre, équivalant pour le vaisseau d’Angkor à une campagne terrestre partiellement urbanisée, avec ses villes, ses villages, ses réseaux de communication et de vastes espaces sauvages où faune et flore sont simulées. Quelques rivières traversent ce pays en réduction pour se rejoindre dans un fleuve qui s’écoule le long d’une génératrice du cylindre. Le fleuve se jette dans une petite mer à la jonction du vaisseau-machine et du vaisseau-monde. Les industries au sens terrien du terme n’existent plus. Tout objet, machine, système, les produits les plus divers, comme la nourriture ou les objets de consommation classique, sont élaborés au sein du vaisseau-machine par les iA, en fonction des besoins du vaisseau-monde. Les humains du 51ième siècle ne manipulent que de l’information. L’économie est basée sur des échanges continuels intra et intervaisseaux.