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Polynesia

La trilogie de Jean-Pierre Bonnefoy

Repères chronologiques

Retour à la page Rapa Nui, l’île de Pâques

200 000 ans avant notre ère
Le volcan Maunga Teravaka entre en éruption. 95% de la surface de l’île est recouverte de lave fertile. Les conditions sont réunies pour qu’une forêt subtropicale voie le jour.

1200 avant J.C.
Les Polynésiens pénètrent ce qui deviendra, plus tard, le triangle polynésien.

Début de notre ère
L’île de Pâques est couverte d’une végétation dense. Les plus grands arbres culminent à trente mètres, leurs troncs dépassent les deux mètres de diamètre. C’est un petit paradis isolé du monde et sans prédateurs, qui devient le refuge et le principal centre de nidification du Pacifique pour une trentaine d’espèces d’oiseaux.

600 après J.C.
Les îles Cook, de la Société et des Marquises sont colonisées par les Polynésiens naviguant, contre le vent, sur de très grandes pirogues doubles de haute mer.

900 après J.C.
Les premiers Polynésiens découvrent l’île. La légende dit que Hoa-Tu-Metua arrive sur Anakena, la principale plage de l’île qu’il a vue dans ses rêves, avec sa grande pirogue et 67 Rongo Rongo.

1000 ? après J.C.
Les Pascuans disposent encore de grandes pirogues avec lesquelles ils partent pêcher en haute mer, principalement des cétacés.

1100
La construction des moai débute, nécessitant d’énormes quantités de bois, pour leur création, leur transport et leur érection.

1200
Une douzaine de tribus règne sur l’île. Population estimée à 50 000 individus.

1300
Les premiers jardins de pierre apparaissent. Ils tentent de conserver l’humidité et protégent du vent de petites cultures. Ils traduisent déjà un grave problème de déforestation.

1400
Disparition totale des grands palmiers. Époque présumée de la disparition du charbon de bois.

1500
Les os de cétacés, de thons, comme les hameçons en os, disparaissent à cette date des dépotoirs mis au jour aujourd’hui par les archéologues. Le bois commence à manquer. Les Pascuans n’ont plus les moyens de construire de vrais navires de haute mer. Il se peut que la priorité ait été donnée à la construction des derniers moai, considérés comme intermédiaires entre les humains et les dieux.

1600
Arrêt définitif de la construction des moai, d’après les datations au carbone 14 des outils et des yeux de corail portés par quelques statues.

1650
Les Pascuans n’ont plus que de l’herbe à brûler. Les poulaillers se développent… le cannibalisme également !

1680
Les promesses des prêtres, prétendant communiquer avec les dieux et annonçant le retour de la prospérité de l’île, apparaissent illusoires, car peu à peu végétation et cultures disparaissent. Les chefs militaires, les matatoa, renversent les castes supérieures. Destruction des premiers moai.

1687
Le flibustier Davis aperçoit une île – l’île de Pâques – qui sera nommée : « Terre de Davis » et qui laisse penser à l’existence… plus loin, de la fameuse Terra Incognita.

5 avril 1722 – jour de Pâques
Le hollandais Jacob Roggeveen découvre une île stérile et dénudée. Il est surpris de constater à la fois son grand isolement et combien les petites pirogues des Pascuans sont de frêles embarcations ridicules d’à peine 3 mètres de long, prenant l’eau de partout et n’emportant pas plus d’une ou deux personnes à proximité du rivage. Comment les Pascuans sont-ils venus ici ? Roggeveen découvre les moai, de gigantesques statues qui, à l’évidence, n’ont pu être construites et érigées qu’avec énormément de poutres en bois, d’étais, de cordes, etc.. Cependant les plus « grands » arbres, ou plutôt les buissons, ne dépassent pas 2 à 3 mètres de haut ! Comment les Pascuans ont-ils procédé ?

1774
Cook visite l’île. Il remarque que les Pascuans utilisent une langue polynésienne proche de celle de Hawai’i ou des Marquises. D’où sont-ils venus ?

1786
Première expédition française. Les navires L’Astrolabe et La Boussole jettent l’ancre au large de Hanga Roa, le seul village de l’île. La Pérouse prend pied sur l’île. Le jardinier de l’expédition sème de nombreux légumes, tandis que des chèvres, des brebis et des cochons sont offerts aux Pascuans. La Pérouse continue son exploration du Pacifique. Il disparaît mystérieusement deux ans plus tard.

1805
Capture d’un millier d’indigènes enrôlés de force par des négriers et des aventuriers sans scrupules. Parmi les prisonniers, un roi de l’île, Maurata, sa femme, ses filles, et surtout la plupart des détenteurs des traditions : prêtres, anciens et chantres Rongo Rongo. La culture de l’île s’effondre. Les quelques Pascuans restants (peut-être 1500 ?) deviennent hostiles.

1816
Une expédition russe est accueillie par des jets de pierre. Les armes à feu leur répondent.

1825
Echec similaire d’un navire anglais obligé de quitter l’île précipitamment devant l’hostilité des habitants.

1838
Un navire français mouille au large de l’île. Les indigènes qui s’approchent avec de toutes petites embarcations ne cessent de s’agiter en répétant le mot miru, mot désignant le bois dont les grandes pirogues polynésiennes étaient faites.

1840
La statue de Paro est renversée. Dernière statue à être détruite ostensiblement.

1862 –1863
Mille cinq cents Pascuans sont capturés par des marchands d’esclaves péruviens. La population de l’île est en chute libre, quelques centaines demeurent.

1846
Arrivée d’un français exceptionnel, le frère Eugène Eyraud. Il constate destruction humaine, morale et matérielle. Il est à l’origine de la restructuration de l’île. Il découvre les premiers Rongo Rongo.

1866
De terribles épidémies de variole et autres maladies, déclenchées par l’arrivée des Européens, ravagent l’île. D’autres religieux viennent au secours des habitants ; époque des premières conversions par les missionnaires. Pour lutter contre une prétendue idolâtrie, une très grande quantité de tablettes Rongo Rongo en bois sont détruites. Le peu de ce qui reste de la culture pascuane sombre dans l’oubli.

1867
Dernière cérémonie pascuane sur le site Orongo. Le culte de l’homme-oiseau s’éteint.

1868
L’année de la mort du frère Eyraud, un bâtiment de guerre de la marine britannique, le Topaze, détruit une maison du site cérémoniel d’Orongo pour subtiliser le moai le plus vénéré de l’île. Ce moai porte dorénavant le nom de Hoa haka nana ia (l’ami volé). La même année, arrivée d’un éleveur de moutons français, Jean-Baptiste Dutrou Bornier, qui deviendra un véritable tyran. L’apprenti dictateur sera mystérieusement assassiné en 1877.

1877
La population de l’île chute à une centaine d’habitants.

1888
Annexion de l’île de Pâques par le Chili, pour en faire un lieu d’élevage de moutons, de chèvres et de chevaux.

1932
Premières études faisant état de possibles liens entre les tablettes Rongo Rongo et les signes non déchiffrés de l’Indus.

1934
Disparition totale de la végétation causée par les animaux d’élevage. Profonde érosion des sols devenant totalement stériles. Visite de l’île par Alfred Métraux.

1947
Périple du Kon Tiki entre le Pérou et la Polynésie par Thor Heyerdahl cherchant a démontrer (mais finalement sans succès) l’origine sud-américaine des Polynésiens.

1960
Un tsunami ravage le site du Tongariki, dispersant ruines et moai déjà en partie détruits et/ou renversés.

1966
Les Pascuans deviennent des citoyens chiliens.

1979
Découverte d’un œil de moai en corail blanc, dont la pupille est en tuf rouge.

1994
Inauguration du site restauré du Tongariki. Les 15 moai (dont le plus lourd pèse 88 tonnes) sont de nouveau érigés sur leur ahu de pierre et tournent ostensiblement le dos à l’océan tout proche. Le Tongariki est le plus grand monument de tout le Pacifique sud.

1995
L’île de Pâques est déclarée « Héritage mondial de l’humanité » par l’UNESCO, sanctuarisant ainsi cet espace unique sur la planète. Étrange modèle métaphorique d’un cataclysme écologique provoqué par l’homme sur un environnement ayant connu à la fois une grande richesse naturelle et un équilibre des plus fragiles.

2010
Hanga Roa, seul village de l’île de Pâques comprend environ 4000 habitants. L’île reste austère et dénudée.

Il demeure aujourd’hui vingt-six tablettes Rongo Rongo éparpillées dans les musées du monde. Plus aucune n’est présente sur Te pito o te henua, le nombril du monde, où quelques habitants sculptent maintenant de petits moai de 30 cm de haut qu’ils vendent aux touristes…

Les Rongo Rongo sont toujours indéchiffrés… sauf que dans les tomes 2 et 3 de Polynesia

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