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La trilogie de Jean-Pierre Bonnefoy

Archéocomputation et HB

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Archéocomputation et HB

51ième siècle

Certains au 51ième siècle se demandent encore (de simples iH pour ne pas dire des iH un peu simples !) pourquoi les HyperBases (HB) des vaisseaux semblent contenir des informations différentes les unes des autres alors que leurs capacités sont considérées par l’iH ordinaire comme infinies !

C’est que au moment de la création des huit premiers vaisseaux-lumière, les Huit Premiers, pour alimenter les HyperBases on exploita toute la puissance du célèbre théorème universel d’anticonvergence. Il avait été déjà largement utilisé, au début du 27ième siècle, lors de l’implantation des multiples microcolonies sélènes, pour démontrer la faillite des systèmes reposant sur le principe complètement dépassé de la pensée unique et il fut donc de nouveau mis en œuvre.

« Le développement optimal de N microsociétés interagissant en réseaux est obtenu si la masse d’informations communes est un inférieur proche de 1/N de la masse totale non commune ».

En raison de la nécessité de conserver le patrimoine intellectuel des humains, des milliards et des milliards de documents furent analysés, décortiqués, structurés, compilés, pour en extraire et en conserver l’essence même dans les HB. Mais en raison du théorème, ce n’est pas un paradoxe d’affirmer que si chaque vaisseau possédait à lui seul, dans sa propre HB, pratiquement tout le fond essentiel du savoir de l’humanité, en revanche un vaisseau donné détenait des informations qu’il était donc le seul à avoir. De ce fait, chacun des Huit Premiers devint pour les sept autres un grand spécialiste de certains domaines bien spécifiques.

Cette stratégie se poursuivit lors des réplications des vaisseaux et elle est toujours en cours actuellement au sein des 25 636 vaisseaux-lumière de la Confédération toujours engagés dans un essaimage galactique. Elle a continuellement favorisé de considérables échanges de données entre les vaisseaux et les agents spécialistes de ces transferts, les Agents communicateurs, les Acom, en sont les principaux vecteurs. Au travers du RHET, ils transportent des flots de données stockés dans leur conscience, et passent plusieurs fois par jour au sein de multiples vaisseaux. On estime actuellement le nombre d’Acom à environ huit millions pour toute la Galaxie, soit environ trente mille par vaisseau.

Si le transfert d’informations représente le moteur économique de la Confédération, si tout iH passant par le RHET, simple touriste ou professionnel, en est l’ artisan, ce sont plus précisément les Acom, grands spécialistes du stockage zéro défaut de données dans leur mémoire, qui représentent la principale puissance informationnelle.

L’ensemble des 150 milliards d’humains, des iH, dont 8 millions d’Acom, associés aux dizaines de milliers de milliards d’intelligences artificielles, des iA, de la Confédération véhiculent constamment des informations au sein d’un fantastique réseau galactique. Ils les recherchent dans les HB, se les communiquent avec le BioCom de leur poignet gauche, les structurent avec leur iA personnelle, les consultent avec leur THM, en font des scènes virtuelles avec les MeGa et GiGaTHM. Et enfin, iH et iA se les passent d’un vaisseau-lumière à un autre par le RHET avec les consciences d’iH spécialistes, les Acom. Tous ces flux de données permettent aux iH de gagner leur vie, en faisant comme on dit au 51ième siècle, des infos.

Il arrive parfois que les Acom ne transportent pas de données, mais en recherchent tout simplement et même parfois sans savoir précisément quoi chercher… Cette technique est connue sous le nom d’archécomputation. Il faut comprendre que chacune des 25 636 HB (une par vaisseau) est constituée d’un gigantesque réseau de calculateurs quantiques dont les capacités mémoires réunies sont non-saturables en raison même du principe de superposition d’états multidimensionnels, propre aux théories Super-M de grande unification. Cela signifie que pour l’être humain cette capacité peut être considérée comme quasiment infinie. Aucun humain ne peut comprendre, ni a fortiori percevoir, l’ensemble des données, par ailleurs toutes délocalisées dans la Galaxie et contenues dans l’ensemble des HB. Il existe donc de vastes domaines de la connaissance qui, même s’ils sont bien implantés et conservés ici ou là dans les vaisseaux, peuvent être ignorés – comme s’ils n’existaient pas – par les iH. Il est bien connu que tous les instants des 150 ans d’une vie d’iH ne suffiraient pas à entrevoir la fraction de seulement le sommaire d’une seule HB ! Alors que dire de l’ensemble réparti dans toute la Galaxie ! C’est avec des remarques de ce genre que l’on comprend mieux ce qu’est l’archéocomputation.