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Polynesia

La trilogie de Jean-Pierre Bonnefoy

Il y a 2000 ans

Retour à la page PASSÉ Le temps de Ta’aroa

Les grandes migrations polynésiennes

Dans Polynesia, les aventures des héros du passé polynésien se situent autour du début de notre ère, il y a environ 2000 ans. Mais les grandes migrations dans le Pacifique commencèrent bien avant. Certains estiment qu’elles partirent d’Asie du sud-est dès 50 000 avant J.C. pour atteindre Bornéo et la Nouvelle Guinée, avec un début de conquête des multiples archipels du Pacifique vers 1500 avant J.C. C’est à cette époque que les archéologues commencent à suivre les traces de la colonisation du grand Océan à l’aide des restes de poterie dite « Lapita ».

La trilogie Polynesia est une fiction. Elle ne fait pas une approche historique, anthropologique, civilisationniste, de l’extraordinaire migration qu’un peuple de grands navigateurs a entreprise pendant des millénaires. Même si elle s’appuie sur un contexte reconnu par les spécialistes de ces disciplines, elle est essentiellement fondée sur le rêve, les légendes et les mythes.

Polynesia met en scène de manière romanesque l’histoire imaginaire, mais qui a bien dû se produire un jour, d’un petit peuple qui, ayant quitté son île détruite par un cataclysme, tente avec toute l’énergie du désespoir d’en découvrir une autre en allant vers Te Hitia o Te Rä, le soleil levant. La quête est incertaine, le grand Océan semble sans limites, et à bord des grands vaisseaux de cette époque très ancienne il n’y a pas de cartes. Seul parfois un ancêtre se souvient de quelques positions stellaires remarquables susceptibles de montrer la route : les chemins d’étoiles. Et puis les dieux sont présents. Ils sont partout. Quand Ta’aroa regarde les nuages, la forme des vagues, les reflets qui courent sur l’océan, les vols des oiseaux,… il a les réponses à ses questions.

Le peuplement de milliers d’îles formant un immense continent océanien fut, par son ampleur, un exploit de conquête unique dans l’histoire de l’humanité. Le Pacifique est le plus grand océan de la Terre et la présence d’êtres humains, avant qu’on ne se rende compte de l’étendue de leur culture, plongea les premiers navigateurs européens dans une très grande perplexité. D’où venaient-ils ?

L’hypothèse d’un ancien continent englouti, dont les îles seraient en fait les sommets émergés, le continent Mu, agita un temps les esprits, mais les géologues infirmèrent toujours cette théorie. Venaient-ils donc des Amériques ? Non. Aujourd’hui, à part quelques irréductibles, tous les chercheurs s’accordent pour dire qu’ils sont bien partis d’Asie du sud-est il y a sans doute plusieurs dizaines de milliers d’années et que la conquête des îles a duré des millénaires.

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1500 avant JC. Ils commencent à pénétrer les abords ouest de ce qui deviendra la Polynésie. Il y a 2000 ans, ils commencent à pénétrer la Polynésie ; c’est à cette époque que démarre Polynesia. Au début de notre ère, ils arrivent à Havai’i, l’île sacrée de la Polynésie française, qui deviendra plus tard Raiatea. Ils sont alors au centre du fameux triangle polynésien dont les sommets sont Hawaï, l’Ile de Pâques et la Nouvelle Zélande, îles vers lesquelles ils cinglent respectivement environ 300 ans, 400 ans et 700 ans après JC.

Quand les grands découvreurs du Pacifique, Wallis, Bougainville et Cook arrivent à Tahiti au 18ième siècle, ont-ils conscience qu’ils ne sont pas les vrais découvreurs de la Polynésie ? Les vrais découvreurs de ces îles, ce sont les Polynésiens eux-mêmes !

Polynesia est un hymne à la Polynésie. Polynesia rend hommage à ces hommes, ces femmes, ces enfants qui un jour ont tout quitté et sont partis à la recherche d’une terre espérée cachée aux confins de l’horizon.

Polynésia véhicule donc l’histoire éternelle de l’espoir porté par ceux qui pendant des jours et des jours recherchent une terre. Que le rêve se réalise enfin !

Pour les Polynésiens de cette époque, la quête est à la fois si éprouvante et si attachante que Polynesia parle d’eux avec amour, parfois à la façon d’un conte. C’est aussi une manière de les honorer.