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Polynesia

La trilogie de Jean-Pierre Bonnefoy

Stratégie de conquête

Retour à la page 51e SIÈCLE AngKor et les Vaisseaux-Lumière

Autoréplication et stratégie de conquête

Où l’on pourrait découvrir que les systèmes autoréplicateurs tels les vaisseaux-lumière sont à la Galaxie ce que les pirogues d’un ancien peuple de la Terre étaient à son plus grand océan.

Les progrès technologiques, comme les révolutions, ne se sont pas produits de manière continue dans l’histoire de l’humanité, mais avec des périodes de stagnation entrecoupées de brutales accélérations.

Si l’ancienne Terre est née il y a environ 4,5 milliards d’années, il a fallu attendre 2,5 milliards d’années supplémentaires pour que les premières formes de vie apparaissent, puis 1,2 milliards pour les premiers hominidés, 5,5 millions pour l’outil, 2 millions pour que le feu soit domestiqué, près de 400 000 ans pour que naisse l’écriture, 4000 ans pour l’ère industrielle avec ses machines… et tout s’accélère… 150 ans pour la création de l’ordinateur, 25 ans pour aller sur la Lune et à peine plus pour que l’homme prenne enfin conscience qu’il met lui-même sa propre planète en péril !

Mais que fera-t-il alors sinon attendre encore et encore ?…

700 ans pour se rendre compte qu’il ne maîtrise plus ni la pollution généralisée ni la natalité explosive. Et qu’il lui faut abandonner une planète moribonde pour son proche satellite, la Lune, plutôt stérile certes, mais apte à recevoir dans son sous-sol de multiples microcolonies préfigurant un avenir proche qu’il ne soupçonne qu’à peine. Prend-il alors conscience qu’il n’y a rien de dramatique dans cette stratégie ? Car l’homme est un conquérant : après la Terre, la Galaxie.

400 ans plus tard, il quitte définitivement le berceau de l’humanité d’où il faut bien qu’il sorte un jour ou l’autre s’il veut rester l’Homme…

Le voilà non plus vivant SUR la Terre, mais DANS de gigantesques machines, sortes de cylindres de taille quasi planétaire, capables de se répliquer automatiquement tels les systèmes autoreproductibles imaginés par un célèbre mathématicien/physicien du 20ième siècle, Von Neumann, père de l’architecture fondamentale des ordinateurs. Cette autoréplication des vaisseaux, avec le Réseau Hyper Espace-Temps (le RHET), constitue la clé de l’essaimage.

L’homme s’installe donc encore une fois dans un nouvel espace de vie. Il s’installe aussi dans le temps. Il vit et se développe au sein de ces formidables machines cylindriques appelées vaisseaux-lumière en raison de la fantastique émission de lumière produite par leurs moteurs photoniques et qui leur donnent, de loin, l’apparence de petites étoiles, mais aussi l’apparence globale de l’expansion généralisée de l’homme dans la Galaxie.

Entre la domestication du feu et la conquête de la Lune, l’homme a dû attendre longtemps. Il attendra encore 2000 ans pour percevoir que l’essaimage généralisé des vaisseaux-lumière n’est peut-être pas la stratégie idéale… Mais existe-t-il une stratégie idéale ? L’homme n’est-t-il pas fait pour conquérir l’univers étape par étape ? Alors, quelle sera la prochaine ?

Hier, l’univers de la Terre. Le berceau. Aujourd’hui au 51ième siècle, l’univers galactique. L’adolescence. Et demain ? La maturité ?

Polynesia surfe sur cette idée. De quoi pourrait être fait cet « après » de l’homme futur ?